Pistes de correction, texte de Rousseau
1 °) Thèse et étape de l’argumentation : La thèse du texte porte sur la nécessité du passage de l’Etat de nature à l’état civil, en raison des très nombreux avantages que l’on a à en tirer. L’homme est notamment, selon Rousseau, plus libre dans l’état civil que dans l’état de nature. Ce passage est l’objet de ce que Rousseau nomme « contrat social » et qui est l’objet du titre de l’ouvrage dont est tiré le texte.
La thèse du texte est établie en deux temps : dans un premier temps, Rousseau explique l’évolution et le changement engendré par ce passage, en utilisant des termes assez raidcals puisqu’il va jusqu’à dire que ce passage fait d’un « animal stupide et borné » un « être intelligent et un homme » ; dans un deuxième temps, il confronte les différences entre état de nature et état civil, en montrant comment l’homme à intérêt à échanger sa liberté naturelle contre la liberté civile.
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2°) Explication des passages
Passage état de nature état civil :
L’un des pilliers de la théorie du contrat social consiste à penser les fondements de la société en imaginant le passage d’un état fictif de nature ou les hommes ne vivent pas encore sous l’autorité de la loi, à la vie dans l’Etat civil. Les « contractualistes » précisent qu’un tel état de nature « n’a peut être jamais existé ». Il s’agit donc d’une fiction. Ce passage ne correspond pas nécessairement à un vécu historique, mais il permet de penser que le fondement rationnel de l’Etat civil repose dans la volonté des citoyens qui s’associent volontairement pour éviter les défauts de l’état de nature. Certes tous les auteurs ne sont pas d’accord sur le statut de cet état de nature…. Mais tous s’accordent pour dire qu’il vaut mieux le quitter.
Droit du premier occupant à la propriété
Il ne faut pas voir une dimension trop libérale dans cette affirmation du droit de propriété. Si j’ai le droit à la propriété, mon devoir pourrait consister à mettre cette propriété au service de tous. Toutes les formes de répartition de la propriétés deviennent envisageable dès lors qu’elles sont au fondement du contrat.
3°) Est-on plus libre dans l’Etat ?
Analyse du présupposé : on est libre sans l’Etat et on est aussi libre dans l’Etat. La question consiste à savoir dans quel cas l’est-on plus.
Il y a une liberté dans l’état de nature. Qu’elle est-elle ?
Contre sens : liberté naturelle n’est pas liberté absolue. La liberté naturelle, c’est en gros la force. Or nos forces sont limitées, nous sommes des êtres naturels finis, donc la liberté naturelle est finie aussi. Soutenir que la liberté de l’état de nature est illimité, c’est se condamner à devoir dire qu’on est plus libre dans l’état de nature.
Certes Rousseau parle, au sujet de la « liberté naturelle », d’un « droit illimité à toute ce qui le tente et qu’il peut atteindre ». Mais en réalité, ce droit n’est pas tout à fait illimité car ça ne concerne pas ce qu’il ne peut atteindre. Ceci se montre bien avec l’exemple de la distinction entre possession et propriété : la prise de possession correspond, dans l’état de nature à ce que « je peux atteindre ». C’est donc une liberté limitée. Par ailleurs, ma liberté naturelle pourrait être naturellement limitée par la liberté naturelle des autres. Le proverbe « la liberté des uns commence là ou s’arrête celle des autres » fonctionne très bien pour l’état de nature.
Type de plan possible :
A°) Analyse des présupposés
-on est libre dans l’état de nature, mais cette liberté correspond à la force
-on est libre dans l’Etat, mais la force est régulée par l’obéissance à la loi
B°) Sous certaines conditions, on est plus libre dans l’Etat
-Dans l’Etat, on est libre dès lors qu’on participe à l’élaboration des lois, passant ainsi d’une liberté comme indépendance à une liberté comme autonomie (=obéissance à la loi qu’on s’est donné). Explication du concept de volonté générale.